dimanche 25 octobre 2009

Et le vernissage ?

Ex
Que dire ? Quelques amis peintres et dessinateurs, Madame Holleville, épouse de l'Ambassadeur de France, des représentants de la même ambassade, des tas de gens qui s'amusaient bien en détaillant mes images et une équipe de télévision. L'arrivée de France, du dessinateur et peintre Placid. Et puis, la nuit, le silence...

Princesse Fima



Durant les deux dernières nuits précédant le vernissage, à la lumière d'une lampe-torche, j'ai réalisé deux grandes cases de B.D en affiches-peintures. Le lieu était si vaste que mes peintures de petit format étaient devenues des miniatures. Il fallait que le sanctuaire de l'invisible se peuple ! C'est comme ça que je me suis amusé à détourner l'affiche du Festival International de la Mode Africaine (FIMA), qui aura lieu la semaine prochaine.
Au vernissage, certains m'ont demandé la signification de ces deux images. Ils avaient oublié que le Dinosore - un des plus beaux fleurons de notre patrimoine culturel - trônait à quelques pas de là, presque en face du CCFN, au centre du Musée National !
"Mais tout simplement, une nouvelle version de La belle et la bête !" Ou une variante du fameux comme si de Jean Rouch ! Comme si la bête, incarnant la force primitive des origines, pouvait surgir tout à coup des profondeurs du Fleuve et, comme King Kong, ravir la belle créature des images modernes : la princesse Fima.

mercredi 21 octobre 2009

Le miracle du Solani


J'ai souvent entendu des enfants raconter que Damouré Zika sortait parfois dans les rues pour distribuer des paquets de Solani. C'était un double miracle, pour les petits : voir en vrai le grand personnage et savourer gratuitement la boisson.
Voilà mon dernier tableau, de nature fabuleuse, de la série invisible...
L'exposition devrait déjà être accrochée depuis deux jours...
Je suis en retard et plein d'anxiétés car demain, c'est le vernissage.
L'espace d'exposition du CCFN est si vaste ! Et mes peintures, prévues initialement pour Tawédo, la galerie de Diaz et Stéphanie, sont toutes petites.
Dans la foulée, pour relier théâtralement entre elles toutes mes images, je réalise deux monochromes de 70 x par 100 cm qui feront, je l'espère, rire et rêver les visiteurs. Elles ne seront terminées qu'au tout dernier moment...

samedi 17 octobre 2009

La deuxième épouse


Le Zima confirme ses angoisses : son mari prendra bientôt une deuxième épouse.
Ce genre de scène est réalité quotidienne, une trame des relations. Quand je rencontre une femme, je pense toujours à ses prochaines manoeuvres clandestines...

L'oasis


Il m'arrive souvent de rêvasser au courage de ces femmes Bororo marchant longuement à travers les espaces désertiques pour aller s'approvisionner en eau... Des bribes de roman, ou de bande dessinée.
Cette image m'a permis un doux répit. J'ai oublié, en la faisant, mes interrogations sur la peinture, ma situation d'écartèlement entre de simples songeries poétiques et des images traduisant le choc du vingt et unième siècle dans l'Afrique d'hier, qui est toujours l'Afrique d'aujourdhui.

vendredi 9 octobre 2009

L'invisible selon Ben Okri


Il vaut mieux être invisible. Il avait une vie meilleure quand il était invisible, mais à l'époque il ne le savait pas.
C'est la première phrase d'un roman étrange de Ben Okri intitulé Etonner les dieux.
Deux paragraphes plus loin :
Ce fut dans les livres qu'il apprit d'abord quelque chose sur l'invisibilité. Il rechercha les siens et lui-même dans tous les livres d'histoire qu'il lut et découvrit, au plus grand étonnement de son jeune âge, qu'il n'existait pas.
Impossible de ne pas penser à De Chirico dans les paysages oniriques décrits par l'auteur nigérian.

jeudi 8 octobre 2009

Rituel du lafazenda





Le Lafazenda est un maquis, tout près de mon logis. J'y retrouve régulièrement mon ami Daniel, qui vient photographier chaque nouvelle peinture... encore fraîche. Les peintures murales sont de Koko, qui a réalisé quasiment toutes celles que l'on peut trouver à Niamey.

mercredi 7 octobre 2009

Jean Rouch, années 50


Jean Rouch, absorbé par la vue du Fleuve, a délaissé sa caméra. Dans sa méditation, il ne voit pas Harakoy Dikko - la divinité de l'eau - à laquelle il consacrera des décennies d'étude. Il est à l'aube de son avenure au Niger. Elle le tient dans son influence, mais, lui, il ne le sait pas. La vérité n'est pas de nature anthropologique, mais poétique.

vendredi 2 octobre 2009

Les loopings de Moustique



Graphiste, au CCFN, Moustique m'aide à préparer mes images pour le blog. Il travaille également à la mise en page et à la mise en couleurs du récit de politique-western que je prépare avec Alfred Dogbé. Moustique s'est amusé à reprendre un de mes dessins, le "nettoyer" et le mettre en couleurs. L'haltérophile est notre héros principal - le président de la république. Nous sommes loin d'une B.D à l'ancienne, mais c'est amusant de voir ce grand changement et d'imaginer une plus grande efficacité de mes dessins.

Distraction


Je ne vois pas la belle femme dans mon dos, ni celles qui lavent le linge plus loin. Je ne vois pas passer la pirogue taxi, mes pensées sont à d'autres images, emportées par le courant du fleuve éternel.

Le but


On aura sans doute compris que l'immersion dans les maquis est un de mes pêchés mignons...
Ce tableau - Le but - a été un terrible casse tête ! Je l'ai repris une bonne vingtaine de fois, modifiant ou supprimant des détails dans ce grand tohu bohu alcoolique, m'échinant sur les problèmes de transparence ou d'anatomie, etc. Je songeais avec désespoir à la virtuosité d'un Robert Williams ! Bon, je sais que je pourrais encore améliorer cette image, mais j'ai peur en même temps de créer des modifications irrémédiables qui changeraient cette peinture un peu chaotique. Je l'aime bien comme ça, avec ses maladresses. C'est plutôt fidèle à la réalité de mon univers....

L'égarée


Retour à L'invisible... Le Centre Culturel Franco Nigérien Jean Rouch a programmé mon exposition pour le 19 octobre ! Je suis évidemment pris de court ! Mais c'est sans doute plus électrique comme ça...
Je me mélange les pinceaux, tenté de créer des images de nature fantastique, ou de raconter des bribes d'histoire façon B.D, ou encore de céder à un penchant contemplatif avec des peintures bucoliques.
L'égarée (titre de ce tableau) sort d'une longue histoire qui m'occupe depuis longtemps. C'est une princesse peul, abandonnée et perdue, qui est confrontée à toutes sortes de défis.

Jolie leçon



Au Niger, le Sida est très contenu. C'est peut-être pour cela que cette campagne de prévention emprunte des moyens d'expression si doux et presque sensuels...

jeudi 1 octobre 2009

Entre Chirico et peinture naïve





Voilà encore quelques images de notre travail pour l'ONG RAIL-Sida.

Une bande dessinée pour les villages






Je me suis également longuement interrompu dans mon aventure en peinture parce que j'ai eu l'opportunité de gagner quelques sous dans le cadre d'une réalisation collective. C'est Kadri, un des peintres les plus connus de Niamey, qui m'a mis sur ce bon plan. Il s'agissait de réaliser 125 planches didactiques de B.D-Affiche pour la prévention du Sida pour les villages de brousse. Le travail était commandité par l'ONG RAIL-SIDA. Kadri a formé une équipe qui a travaillé avec des méthodes collectives. Nous étions cinq : Kimba Hima, Boubakar, Saminou, Kadri et moi-même. Tous membres, à mon exception de l'association des "peintres naïfs" de Niamey (une définition assez floue). Il a fallu d'abord réaliser des dessins, les mettre en couleur pour vendre le projet à l'ONG, puis les reproduire à l'aide d'un carbone sur une toie, et, enfin, les finaliser avec de la peinture à l'huile. Le résultat est assez joli. Plus tard, les peintures seront skannées et imprimées dans un grand cahier de format calendrier qui sera exposé et commenté dans les villages.

Tchéri


Tout ça m'a fait longuement perdre de vue et mon livre de B.D et mon exposition de peintures. J'ai quand même réalisé quelques tablotins, mais aucun n'est vraiment terminé. C'est ma spécialité... Voilà une deuxième version d'une précédente peinture - La Croisette. Instant rare et nostalgique d'un moment de fête dans un maquis au bord du Fleuve. "Tchéri" c'est le nom d'une danse. Cela veut dire "casser" en zerma. Il manque un rayon de lumière surnaturelle qui touche la surface de l'eau.

A la peine


Nous ne sommes pas encore passés à l'acte final de réalisation. C'est très dur d'aller jusqu'au bout : les maladies, le manque radical d'argent et la démoralisation. Mais nous sommes déterminés à aller jusqu'au bout, convaincus que notre charge de caricaturiste aura du succès auprès des Nigériens, qui ont bien besoin de rire.

Politique western



Alfred a conçu un récit de western. Ce n'est pas tant pour nous complaire dans la dérision, mais plutôt pour garder en mémoire les épisodes du Tazartché - bouleversement historique traversé par le Niger -, avant que nous entrions dans une nouvelle ère indécise. Nous avons longuement tâtonné pour définir le style général - une bande dessinée à l'ancienne - et trouver la formule la plus simple, la plus efficace et la plus juste vis à vis de nous mêmes et de nos compatriotes.